Plusieurs associations dénoncent une augmentation des expulsions des campements et bidonvilles en France

En moyenne 472 personnes sont expulsées chaque jour en France. Un rapport de l’Observatoire des expulsions des lieux de vie informels dénonce une augmentation de ce phénomène et appelle le gouvernement à se saisir de cette question « vitale ».
L’Observatoire des expulsions des lieux de vie informels qui rassemble huit associations parmi lesquelles la Fondation Abbé Pierre, la Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les gens du voyage, Médecins du monde ou encore le collectif Romeurop, dénonce les nombreuses expulsions qui viennent chaque année précariser davantage des personnes déjà contraintes de vivre dans des habitats de fortune.
Un rapport publié mardi 16 novembre par l’Observatoire révèle qu’entre le 1er novembre et 2020 et le 31 octobre 2021, 1 330 lieux informels de logement, tels des squats, campements et bidonvilles, ont été démantelés par la police. Des démantèlements qui entraînent la plupart du temps la destruction de ces habitations précaires et des effets personnels des personnes qui y vivent.
Médecins du monde dénonce une année marquée par une « augmentation significative de ce phénomène sur l’ensemble du territoire national » et ce malgré « les multiples périodes de confinement, de couvre-feu, ou encore le déploiement de la campagne vaccinale des personnes en situation de grande précarité ».
En moyenne c’est « 472 hommes, femmes et enfants qui sont expulsés chaque jour » en France. De plus, dans 91% des cas, précise le rapport, les personnes expulsées ne se voient offrir aucune solution de relogement ou d’hébergement provisoire ce qui les poussent à vivre dans la rue.
Deux villes sont particulièrement mise en exergue, il s’agit du Calaisis et de Grande-Synthe où « une véritable stratégie de harcèlement des personnes vivant dans les lieux de vie informels est mise en place ». Elles représentent en effet 77% des expulsions signalées en France. En Gironde et en Ile-de-France, « une forte politique d’expulsion » est également mise en place.
Face à ce phénomène, les associations de l’Observatoire des expulsions des lieux de vie informels appelle le gouvernement à agir pour que des « solutions de logement dignes et pérennes soient proposées à chaque habitant ».
« Il est vital que les pouvoirs publics se saisissent véritablement de cette question, pour enrayer réellement, au-delà d’une volonté affichée, l’une des manifestations les plus dures de la crise du mal-logement. »
Camille Westphal Perrier